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RDC : Le stade Tata-Raphaël devient un refuge pour les victimes des inondations à Kinshasa

À Kinshasa, après de violentes inondations ayant causé plus de 30 morts, le stade Tata-Raphaël a été transformé en centre d’hébergement d’urgence. Près de 1 000 sinistrés y sont déjà pris en charge, tandis que les autorités peinent à répondre aux besoins de milliers de familles touchées.

Kinshasa, le 7 avril 2025

Suite à de violentes intempéries qui ont frappé Kinshasa les 5 et 6 avril derniers, la capitale congolaise panse ses plaies. En quelques heures, des pluies diluviennes ont plongé plusieurs quartiers de la ville, notamment ceux de l’est, dans le chaos. Des inondations spectaculaires ont causé la mort d’au moins 30 personnes, selon les autorités, et provoqué des dégâts matériels considérables : maisons englouties, routes impraticables, glissements de terrain. Face à l’urgence humanitaire, les autorités ont réagi en transformant le stade Tata-Raphaël en centre d’hébergement temporaire pour les sinistrés.

Habituellement lieu de sport et de rassemblements populaires, le stade Tata-Raphaël s’est mué en un espace d’accueil pour ceux qui ont tout perdu. Deux vastes gymnases attenants à l’enceinte ont été ouverts pour abriter les familles touchées par la montée des eaux, notamment après le débordement de la rivière Ndjili. Ce débordement, survenu quelques heures après la fin des pluies, a surpris de nombreux habitants et aggravé les dégâts dans les zones les plus vulnérables.

Ce matin, plusieurs dizaines de personnes faisaient encore la queue à l’entrée, espérant trouver un lit ou simplement un abri. Des visages marqués par la fatigue et l’angoisse témoignaient de nuits blanches passées à protéger ce qui restait de leurs foyers. Une mère de famille confiait, le regard perdu, que ses enfants dormaient encore perchés au dernier étage de leur maison inondée.

Des premières aides, mais des besoins criantsSur place, des volontaires distribuent eau potable, denrées alimentaires et couvertures. Des camions arrivent régulièrement avec des colis de première nécessité. Toutefois, l’ampleur de la catastrophe dépasse les moyens de réponse immédiate. Le ministère de la Santé, par la voix de Samuel Kamba, a annoncé avoir pris en charge près de 1 000 personnes réparties entre différents sites de secours. Mais ces chiffres pourraient rapidement grimper, car plus de 5 000 familles seraient affectées par la catastrophe, selon les estimations préliminaires.

La route reliant le centre-ville à l’aéroport, coupée durant plus de 24 heures, a été dégagée dans la nuit de dimanche à lundi, permettant enfin aux secours d’accéder à certains quartiers. Des habitants sont retournés chez eux pour constater les dégâts. Plus d’une centaine de maisons ont été totalement submergées, laissant derrière elles un décor de désolation.

La solidarité s’organise autour des sinistrés

Le président de la République, Félix Tshisekedi, s’est rendu sur les lieux pour exprimer son soutien aux sinistrés. Il était accompagné de la première dame, dont la fondation joue un rôle clé dans l’organisation logistique et humanitaire autour du stade. Une mobilisation qui se veut un signal fort face à une population en détresse, même si beaucoup réclament plus de réactivité de la part des autorités.

Kinshasa, régulièrement frappée par des inondations en saison des pluies, semble une nouvelle fois prise de court. Les experts s’accordent sur un point : les infrastructures, souvent insuffisantes ou vétustes, ne permettent pas d’absorber des précipitations de cette intensité. Au-delà de la réponse immédiate, c’est donc une réflexion de fond sur l’urbanisme et la gestion des risques climatiques qui s’impose.

Dans l’immédiat, la priorité reste de mettre à l’abri les milliers de Congolais affectés, de leur assurer un accès aux soins, à l’alimentation, et à l’espoir d’un retour à la normale. Le stade Tata-Raphaël, symbole de rassemblement populaire, incarne aujourd’hui un autre combat : celui pour la dignité et la survie.

Henry Fiti

Journaliste et développeur congolais, fondateur de Congonet 24. Passionné par l’information et la technologie, je m’engage à offrir une actualité fiable et accessible.

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