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RDC : Tensions entre Augustin Kabuya et le Cardinal Ambongo sur fond de différends politiques

Lors d’un rassemblement de l’UDPS à Kinshasa, Augustin Kabuya a accusé le cardinal Fridolin Ambongo de servir les intérêts du Rwanda, exacerbant les tensions déjà vives entre l’Église catholique et le pouvoir en RDC.

Kinshasa, Un climat de vives tensions s’installe entre le secrétaire général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), Augustin Kabuya, et le cardinal Fridolin Ambongo, figure influente de l’Église catholique en République démocratique du Congo. Ce mardi 15 juillet, lors d’une rencontre politique tenue à Kinshasa, M. Kabuya a proféré de graves accusations à l’encontre du prélat, l’accusant notamment de partialité et de collusion avec des intérêts étrangers.

Dans son discours prononcé devant les membres et sympathisants du parti présidentiel, Augustin Kabuya n’a pas mâché ses mots. Il a reproché au cardinal une posture critique récurrente à l’égard du chef de l’État, Félix Tshisekedi, qu’il interprète comme une forme d’opposition politique déguisée. « Ne vous laissez pas tromper par Ambongo, il agit comme un politicien en soutane », a-t-il lancé, insinuant que le prélat relayerait des discours proches de la ligne du Rwanda, pays avec lequel les relations de la RDC demeurent tendues.

Ces propos ont suscité des réactions partagées dans l’opinion publique. Si certains militants de l’UDPS ont exprimé leur soutien à leur secrétaire général, d’autres voix, notamment dans les milieux religieux et de la société civile, ont dénoncé une attaque contre la liberté d’expression de l’Église, souvent perçue comme un contrepoids moral face au pouvoir exécutif.

Le cardinal Ambongo, connu pour ses prises de position fermes sur des enjeux nationaux tels que les droits humains, la paix dans l’Est du pays et la gouvernance, n’a pour l’instant pas officiellement réagi à ces accusations. Toutefois, ses précédentes interventions laissaient déjà transparaître une certaine distance critique vis-à-vis de certaines décisions gouvernementales.

Le climat actuel reflète une montée des tensions entre l’autorité ecclésiastique et les responsables politiques, dans un contexte national marqué par des défis sécuritaires persistants et des enjeux de cohésion nationale. Observateurs et analystes craignent que de telles déclarations ne contribuent à polariser davantage la scène politique congolaise, au moment où le pays cherche à renforcer son unité face aux multiples défis qu’il affronte.

Henry Fiti

Henry Fiti

Journaliste et développeur congolais, fondateur de Congonet 24. Passionné par l’information et la technologie, je m’engage à offrir une actualité fiable et accessible.

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