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RDC : Thomas Lubanga lance un nouveau mouvement politico-militaire

Thomas Lubanga, ex-chef de milice condamné par la CPI, annonce la création d’un mouvement politico-militaire, la Convention pour la Révolution Populaire (CRP), depuis Berunda, en Ituri. Le groupe dispose d’une branche armée dirigée par un ancien officier des FARDC. Lubanga rejette tout lien avec l’AFC/M23 et affirme ne pas vouloir intégrer le gouvernement d’union nationale en formation. Son retour soulève des inquiétudes quant à une nouvelle flambée de violences dans l’Est de la RDC.

Thomas Lubanga, figure controversée de l’Est congolais, refait surface sur la scène politique et militaire. L’ancien chef de milice, condamné par la Cour pénale internationale (CPI) pour l’enrôlement d’enfants soldats et libéré en 2020 après avoir purgé sa peine, vient d’annoncer la création d’un nouveau mouvement politico-militaire : la Convention pour la Révolution Populaire (CRP).

Un lancement depuis une zone stratégique

L’annonce officielle a eu lieu à Berunda, une localité d’environ 15 000 habitants, située à 180 km au nord de Bunia, en Ituri. Cette région, riche en ressources minières et en élevage, est considérée par Lubanga comme son bastion naturel. Ce choix de localisation n’est pas anodin : en septembre 2024, l’armée congolaise y avait démantelé un camp de formation de miliciens, illustrant l’instabilité persistante de la zone.

Une branche armée confirmée

Si Thomas Lubanga insiste sur le caractère politique de son mouvement, la CRP dispose bel et bien d’une branche armée. Elle est dirigée par le colonel Justin Lobho Zissy, un ancien officier des Forces armées de la RDC (FARDC) ayant fait défection. D’après des sources militaires, il occuperait désormais le poste de chef d’état-major général de cette nouvelle force.

Un projet indépendant des tractations politiques ?

Le lancement de ce mouvement intervient alors que le président Félix Tshisekedi mène des consultations pour former un gouvernement d’union nationale. Certains observateurs soupçonnent Lubanga de vouloir s’en servir comme levier pour obtenir une place au sein du futur gouvernement. Une hypothèse qu’il réfute catégoriquement.

« Je ne me rendrai pas à Kinshasa », affirme-t-il, rejetant également tout lien avec l’AFC/M23 de Corneille Nangaa, un autre groupe armé actif dans l’Est du pays.

Un nouveau foyer de tensions dans l’Est ?

Le retour de Thomas Lubanga sur la scène politico-militaire suscite des inquiétudes. Son passé de chef de milice et la présence confirmée d’une branche armée laissent craindre une nouvelle escalade de la violence dans une région déjà marquée par des conflits incessants. La question reste de savoir si ce mouvement ambitionne réellement un changement politique ou s’il risque d’ajouter une nouvelle couche d’instabilité dans l’Est de la RDC.

Henry Fiti

Journaliste et développeur congolais, fondateur de Congonet 24. Passionné par l’information et la technologie, je m’engage à offrir une actualité fiable et accessible.

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