RDC : un rapport dénonce des massacres de civils attribués au M23
Un rapport de Human Rights Watch accuse le M23 d’avoir exécuté plus de 140 civils en juillet dans le territoire de Rutshuru, près du parc des Virunga. L’ONU évoque un bilan encore plus lourd, estimant à plus de 300 le nombre de victimes. HRW appelle à des sanctions et à des enquêtes contre les responsables, tandis que Kigali et le M23 rejettent ces accusations.

Kinshasa, 20 août 2025 — congonet24.com
L’organisation Human Rights Watch (HRW) a rendu public un rapport ce mercredi, accusant le mouvement rebelle M23 d’avoir commis de graves exactions contre des civils dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu. Selon l’ONG, plus de 140 personnes auraient été exécutées entre le 10 et le 30 juillet dernier dans plusieurs villages situés à proximité du parc national des Virunga.
La majorité des victimes seraient des paysans hutus, tués lors d’attaques menées par les combattants du M23, que HRW affirme être soutenus par l’armée rwandaise.

AFC/M23
« Plus d’une dizaine de localités ont été prises pour cibles et des exécutions sommaires s’y sont multipliées », a expliqué Clémentine de Montjoye, chercheuse senior sur la région des Grands Lacs au sein de l’organisation.
Des témoignages recueillis sur place évoquent des scènes particulièrement choquantes. Dans certains cas, des habitants auraient été contraints par les rebelles à enterrer les corps à la hâte dans des champs, tandis que d’autres dépouilles auraient été abandonnées dans des rivières. HRW estime que ces pratiques visaient à dissimuler l’ampleur des massacres et à priver les familles de rites funéraires.
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a, de son côté, confirmé l’ampleur des violences. Selon ses propres estimations, au moins 319 civils auraient perdu la vie entre le 9 et le 21 juillet, un chiffre bien supérieur à celui avancé par HRW et qui pourrait encore être sous-évalué.
Face à ces accusations, Human Rights Watch appelle la communauté internationale à agir. L’organisation demande au Conseil de sécurité de l’ONU ainsi qu’aux partenaires de la RDC de mettre en place de nouvelles sanctions et d’ouvrir des enquêtes approfondies afin de poursuivre les responsables, y compris au plus haut niveau de la hiérarchie militaire et politique.

Le gouvernement rwandais a catégoriquement nié toute implication de ses forces armées, tandis que le M23 continue de rejeter ces accusations. En attendant, les populations civiles de l’est de la RDC demeurent les premières victimes d’un conflit qui ne cesse de s’enliser, malgré les appels répétés à un cessez-le-feu et au dialogue.