
Alors que plusieurs figures politiques congolaises se sont retrouvées à Nairobi autour de l’ancien président Joseph Kabila, Steve Mbikayi réagit avec fermeté. Pour lui, ce rassemblement traduit davantage une quête de pouvoir qu’une volonté patriotique.
« Les acteurs politiques réunis à Nairobi ont un point commun : le manque de légitimité populaire, car ils n’ont pas été élus en 2023 », affirme-t-il.
Dialogue ou partage du pouvoir déguisé ?
Dans sa déclaration, l’ancien ministre fustige l’appel de ces opposants à un dialogue politique, qu’il considère comme une manœuvre pour revenir au pouvoir sans passer par les urnes.
Il déplore également l’absence de condamnation explicite du Rwanda et du M23, estimant que cela jette le doute sur les véritables intentions du conclave.
« En RDC, réclamer un dialogue signifie réclamer un partage du pouvoir en dehors du peuple », tranche Mbikayi.
Un rappel historique : les dialogues d’hier
Steve Mbikayi évoque des précédents historiques pour mettre en garde contre le risque de voir émerger des institutions parallèles sans légitimité démocratique.
Il cite notamment :
- Le Haut Conseil de la République (HCR) issu de la Conférence nationale souveraine dans les années 1990 ;
- Et les institutions de transition nées du Dialogue intercongolais de Sun City, marquées par la formule du partage du pouvoir “1+4”.
Mais, selon lui, la situation actuelle n’a rien de comparable :
« Aujourd’hui, nous avons un Président de la République et un Parlement légitimes, élus par le peuple. Les mandats sont en cours. »
Une seule crise : celle de la sécurité
Pour le président du Parti Travailliste, la RDC ne souffre pas d’une crise politique ou institutionnelle, contrairement à ce que prétend une partie de l’opposition.
La véritable urgence, selon lui, reste l’agression du pays par le Rwanda à travers le M23.
Il accuse l’opposition d’instrumentaliser cette situation :
« L’opposition tente d’exploiter la crise sécuritaire pour obtenir un dialogue qui lui ouvrirait la porte du pouvoir par la fenêtre. »
“Une opposition ya pete”
Dans un ton direct et sans détour, Steve Mbikayi critique l’attitude des opposants en exil, qu’il qualifie de “lâches politiques”.
« Se réunir à Nairobi pour pérorer, c’est de la lâcheté politique », lance-t-il, ajoutant :
« Ils ont amassé des millions pendant leur règne, mais ils ont peur de la mort et de la prison. C’est une opposition ya pete. »
Il invite ces derniers à rentrer au pays et à se battre démocratiquement sur le terrain, au lieu de se réfugier à l’étranger sous prétexte de répression.
Légitimité électorale et comparaison internationale
Mbikayi tourne en dérision les arguments de l’opposition sur une supposée fraude électorale :
« Si les élections étaient réellement truquées, l’opposition aurait mobilisé le peuple. Or, elle est invisible sur le terrain. »
Il compare la situation congolaise à celle des États-Unis :
« La contestation de Donald Trump n’a pas empêché Joe Biden de gouverner. C’est pareil chez nous. »
“Une opposition faible, une gouvernance forte”
En conclusion, Steve Mbikayi assume pleinement la position du camp présidentiel :
« Certes, une démocratie équilibrée suppose une opposition forte. Mais tant mieux pour nous si la nôtre est faible. Cela nous ouvre un large boulevard pour gouverner sereinement et durablement. »
La sortie de Steve Mbikayi s’inscrit dans une stratégie politique claire : défendre la légitimité des institutions issues des élections de 2023 et délégitimer toute tentative de dialogue parallèle.
Pour lui, la priorité nationale reste la sécurité et la stabilité, et non la remise en question du pouvoir en place.
Henry Fiti




