RDC : vers un accord stratégique avec les États-Unis sur les minerais rares ?
Des négociations en cours pour un partenariat minier et sécuritaire
La République démocratique du Congo (RDC) et les États-Unis avancent prudemment vers un possible accord stratégique autour des minerais rares. Selon des sources diplomatiques, Washington se dit prêt à offrir un soutien sécuritaire à Kinshasa en échange d’un accès privilégié aux ressources minières stratégiques du pays. Bien qu’aucun accord formel n’ait encore été conclu, des échanges sont en cours entre les deux gouvernements.
L’administration américaine a confirmé l’existence de discussions exploratoires sur cette question, notamment par la voix d’un porte-parole du département d’État. Ce dernier a déclaré que les États-Unis étaient ouverts à des partenariats qui s’inscrivent dans leur politique de renforcement des chaînes d’approvisionnement en minerais critiques, essentiels aux technologies de pointe.
Un enjeu stratégique pour les États-Unis
Le sous-sol congolais regorge de ressources précieuses comme le cobalt, le coltan et le lithium, indispensables à la fabrication de batteries, de composants électroniques et d’autres technologies stratégiques. Toutefois, leur exploitation est entravée par l’instabilité persistante dans l’est du pays, où des groupes armés, notamment le M23 soutenu par le Rwanda selon Kinshasa, occupent plusieurs zones riches en minerais.
Dans ce contexte, l’intérêt des États-Unis pour ces ressources s’inscrit dans une logique plus large de sécurisation des chaînes d’approvisionnement, à un moment où la dépendance aux minerais provenant de Chine suscite des inquiétudes à Washington. L’administration américaine cherche ainsi à diversifier ses sources, et la RDC apparaît comme un partenaire potentiel de premier plan.
Un modèle inspiré du partenariat avec l’Ukraine ?
Si Kinshasa n’a pas encore précisé publiquement les termes d’un éventuel accord, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a confirmé que des discussions régulières ont lieu entre les autorités congolaises et américaines. Le président Félix Tshisekedi aurait lui-même exprimé son intérêt pour un tel partenariat dès février.
Ce type d’arrangement pourrait s’inspirer du modèle actuellement en négociation entre Washington et Kiev, où les États-Unis envisagent de garantir un soutien militaire et économique à l’Ukraine en échange d’un accès aux minerais rares du pays. En RDC, un tel accord pourrait contribuer à renforcer la sécurité et la stabilité, tout en offrant aux entreprises américaines un accès privilégié aux ressources congolaises.
Reste à savoir si ces discussions aboutiront à un engagement concret. La question de la souveraineté des ressources, le rôle des entreprises minières déjà présentes sur place et les garanties de sécurité promises par Washington seront autant de points clés à surveiller dans les mois à venir.
