Sud-Kivu : Procès de 84 militaires FARDC pour crimes contre des civils
Ce lundi 10 février 2025, le tribunal militaire de Bukavu a ouvert le procès de 84 militaires FARDC accusés d’assassinats, de pillages et de violences contre des civils à Kavumu et Miti. Arrêtés et transférés à la prison centrale de Bukavu, ils devront répondre de leurs actes devant la justice. Le porte-parole de l'armée a réaffirmé la tolérance zéro face à l’indiscipline, tandis que la population attend des sanctions exemplaires.
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Ce lundi 10 février 2025, le tribunal militaire de Bukavu a ouvert le procès de 84 militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), poursuivis pour des crimes graves commis contre des civils dans la province du Sud-Kivu. Ces soldats sont accusés d’avoir assassiné au moins neuf personnes dans les localités de Kavumu et Miti, au cours de la nuit du 7 au 8 février dernier.
Arrêtés par les forces de sécurité provinciales, ils ont été transférés à la prison centrale de Bukavu dimanche 9 février. D’après plusieurs témoignages, ces militaires auraient semé la terreur sur l’axe Mudaka-Miti-Kavumu-Kalehe, au nord de Bukavu, en perpétrant des meurtres, des actes de torture, des pillages, des vols et des violences sexuelles. Ces accusations ont profondément choqué l’opinion publique.
Face à la gravité de la situation, le conseil de sécurité provincial a tenu une réunion d’urgence à Bukavu et a ordonné au commandant de la 33e région militaire, avec l’appui du ministère provincial de l’Intérieur, de procéder immédiatement à leur interpellation. L’opération s’est déroulée dans un climat tendu, ravivant la peur au sein de la population déjà éprouvée par la menace des rebelles du M23.
S’exprimant sur cette affaire, le major Nestor Mavulisa, porte-parole de la 3e zone de défense, a insisté sur la nécessité de punir les coupables :
« Ces militaires ont été arrêtés et devront répondre de leurs actes devant la justice, car ils doivent servir d’exemple. L’indiscipline n’a pas sa place dans nos rangs. Tout soldat qui transgresse les règles sera traduit en justice et sanctionné, où qu’il se trouve. Une armée sans discipline n’en est pas une, et nous n’accepterons pas que quelques individus ternissent l’image de nos forces armées. »
Ce procès, qui suscite une grande attente parmi les habitants du Sud-Kivu, pourrait être déterminant pour restaurer la confiance entre l’armée et la population.