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Ituri : montée de violence entre milices armées et l’armée congolaise, deux morts et des dizaines de déplacés signalés

En Ituri, une attaque des milices Zaïre et CODECO contre les FARDC a fait deux morts, plusieurs blessés et provoqué de nouveaux déplacements de population, remettant en question le fragile processus de paix engagé dans la région.

Ituri, RDC – Une nouvelle escalade de violences a été enregistrée dans la province de l’Ituri, où un affrontement meurtrier a opposé les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) à des miliciens issus des groupes Zaïre et CODECO. Le bilan humain et les déplacements forcés ravivent les inquiétudes sur la sécurité dans cette région déjà marquée par une instabilité chronique.

Le vendredi 1er août, des combattants affiliés au groupe armé Zaïre, alliés à la Convention pour la Révolution Populaire (CRP), ont lancé une attaque contre une position de l’armée congolaise dans le village de Gbala, situé à une dizaine de kilomètres de la ville de Bunia. Cette offensive, particulièrement violente, a duré plus de quatre heures. Selon des sources locales, au moins deux civils ont été tués et plusieurs autres blessés, dont quatre ont dû être transférés en urgence à l’hôpital général de Bunia.

Pris au dépourvu par l’intensité des tirs, les habitants de Gbala ont fui massivement. Parmi eux, plusieurs anciens déplacés qui venaient à peine de revenir dans leur localité, ont de nouveau pris la route de l’exil. Des scènes de panique ont également été observées dans les villages voisins de Soleniama, Muhito et Bamumu, où des familles avaient pourtant entamé des démarches pour regagner leurs habitations. Cette recrudescence des hostilités remet en cause le fragile processus de retour amorcé depuis quelques semaines.

La situation sécuritaire s’est davantage détériorée la veille, lorsqu’une attaque attribuée à la milice CODECO a visé le village de Tsoso, dans le territoire de Djugu, à une quarantaine de kilomètres de Bunia. Là encore, deux civils ont été tués et neuf autres blessés. Ces incidents surviennent dans un contexte marqué par des violences similaires à Lopa et à Nizi, soulignant une tendance inquiétante de réactivation des foyers de conflit.Face à l’aggravation de la situation, plusieurs acteurs politiques et membres de la société civile multiplient les appels à l’apaisement. Ils exhortent les chefs des groupes armés à respecter les engagements pris dans le cadre de l’accord signé à Aru, fin juin. Ce protocole prévoyait notamment un cessez-le-feu, l’arrêt des violences contre les populations civiles, et l’interdiction pour les miliciens de circuler armés.

Malgré ces engagements, la réalité du terrain montre une persistance des violences, compromettant les efforts humanitaires et les initiatives de paix dans la région. Alors que les déplacés continuent de fuir l’insécurité, les populations locales attendent des mesures concrètes et urgentes pour assurer leur protection et garantir un retour à la stabilité durable en Ituri.

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