RDC : Joseph Kabila Accusé d’être Derrière le Phénomène Mobondo dans le Grand Bandundu
Jean-Pierre Bemba a accusé Joseph Kabila d'être responsable du phénomène Mobondo dans le Grand Bandundu, un conflit intercommunautaire qui secoue la région. Lors de sa visite à Kikwit, il a dénoncé l'implication de Kabila dans cette violence, la reliant à une tentative de déstabilisation du pays pour s'approprier ses ressources naturelles. Bemba a également lié ces événements à l'agression rwandaise à l'est du pays.

Jean-Pierre Bemba, ministre des Transports et Voies de communication, poursuit ses efforts de sensibilisation concernant l’agression rwandaise à l’est de la République Démocratique du Congo. Lors de son déplacement à Kikwit, dans la province du Kwilu, le 26 février, Bemba a publiquement accusé l’ex-président Joseph Kabila d’être le responsable du phénomène Mobondo qui sévit actuellement dans le Grand Bandundu.
Le leader politique a notamment expliqué que, selon lui, ce phénomène de violences intercommunautaires, qui affecte la région, ne faisait pas partie des réalités sociales du Bandundu avant.

Il a souligné :
« Depuis mon enfance, à l’époque du Zaïre, jusqu’à aujourd’hui, je n’ai jamais entendu parler de tribus en guerre dans cette région. Nous avons des preuves de l’implication de personnes qui financent et corrompent, et leur source de financement mène directement à Kabila », a-t-il affirmé.
Jean-Pierre Bemba, ancien ministre de la Défense nationale, a également élargi ses accusations aux atrocités commises à l’est du pays, qu’il attribue à Kabila, qu’il considère responsable de la déstabilisation du pays pour s’emparer de ses ressources naturelles.
« Après l’échec de son projet au Grand Bandundu, il a déstabilisé l’est du pays. En collaboration avec le Rwanda, ils ont fomenté cette insécurité pour piller nos richesses. Il est grand temps de dire non à ce projet destructeur », a-t-il ajouté
Appelant les citoyens à se rallier autour du président Félix Tshisekedi pour mettre fin aux souffrances vécues par les populations de l’Est.
Félix Tshisekedi, de son côté, n’a pas tardé à pointer la responsabilité de Kabila dans le conflit qui oppose les forces congolaises aux rebelles du M23/AFC, soutenus par le Rwanda. Il a mis en avant la mauvaise gestion de l’ex-président comme un facteur majeur de l’instabilité dans la région.
Le phénomène Mobondo, qui a éclaté en juin 2022, trouve son origine dans un conflit intercommunautaire entre les Teke, considérés comme les habitants originels des villages le long du fleuve Congo, et les Yaka, venus s’installer plus tard. Ce conflit a été exacerbé par un désaccord sur les redevances coutumières, notamment une hausse des taxes imposée par les chefs Teke, ce qui a conduit à des violences généralisées.
Les groupes Mobondo, composés principalement des communautés Yaka, Suku, Mbala, Ndinga et Songo, se sont rebellés, utilisant des machettes, des fusils de chasse et des fusils d’assaut pour attaquer les villages Teke.
Ce climat de violence, qui persiste depuis plus de deux ans, continue de semer la terreur dans la région du Grand Bandundu, un territoire qui, selon Bemba, a été manipulé pour des fins politiques et économiques.