Santé

USAGE DÉTOURNÉ DES CORTICOÏDES : UN RISQUE MAJEUR POUR LA SANTÉ, PRÉVIENT DR JOLIE LUKUSA

Jadis réservés aux salles d’hôpitaux et aux prescriptions médicales strictes, les corticoïdes se retrouvent aujourd’hui au cœur d’un phénomène préoccupant : leur usage à des fins esthétiques. Grossir les fesses, éclaircir la peau, changer l’apparence physique.

Une arme médicale à double tranchant

Selon le Dr Jolie Lukusa Tshimanga, médecin perfectionniste à la Polyclinique Pax, les corticoïdes sont des substances dérivées de la cortisone, une hormone naturellement produite par les glandes surrénales.

« Ce sont des médicaments puissants utilisés pour leurs effets anti-inflammatoires, anti-allergiques et immunosuppresseurs », explique le Dr Jolie Lukusa.

Selon elle, ces médicaments doivent être strictement encadrés : « On les utilise dans le traitement de maladies comme l’asthme, les allergies sévères, certaines infections, les maladies auto-immunes telles que le lupus ou la polyarthrite rhumatoïde, ou encore après une greffe pour éviter le rejet. »

Une tendance dangereuse et sans base médicaleDepuis quelques années, une tendance inquiétante se développe, surtout chez les jeunes : l’utilisation détournée des corticoïdes à des fins esthétiques.

« De plus en plus de personnes s’injectent ou appliquent des corticoïdes pour grossir certaines parties du corps ou pour éclaircir la peau », déplore-t-elle.

Selon le Dr Lukusa, ces pratiques sont médicalement infondées : « Ce sont des usages très risqués qui n’ont rien à voir avec la médecine. »

Des conséquences lourdes pour le corps

Les effets secondaires de ces usages détournés sont graves.

« Ces produits peuvent entraîner une prise de poids anormale, de l’hypertension, du diabète, des troubles hormonaux, des vergetures profondes, une fragilité de la peau, des infections répétées, voire des troubles psychologiques », énumère-t-elle.

Dr Lukusa alerte également sur des conséquences encore plus graves : « Dans certains cas extrêmes, cela peut aller jusqu’à une insuffisance surrénalienne, une pathologie grave et potentiellement mortelle. »

Un message clair à la jeunesseFace à cette dérive, elle lance un message direct à la jeunesse : « Les corticoïdes ne sont pas des produits de beauté. Leur usage sans prescription met en danger la santé de celles et ceux qui les consomment. »

Elle appelle à une redéfinition du bien-être : « Le vrai bien-être passe par l’acceptation de soi, une bonne alimentation et des soins adaptés. Si une personne a des préoccupations esthétiques, elle doit consulter un professionnel de santé compétent. »

La santé n’a pas de prix, dit un adage bien connu.

Richard pasuanzambi

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