Le procès de l’ancien chef rebelle et homme politique congolais Roger Lumbala s’est ouvert ce mercredi 12 novembre devant la Cour d’assises de Paris. Poursuivi pour complicité de crimes contre l’humanité et participation à une association de malfaiteurs, il est accusé d’avoir pris part à des exactions commises entre 2002 et 2003 dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
Contestant vigoureusement les faits qui lui sont reprochés, Lumbala a sollicité l’audition de plusieurs personnalités congolaises de premier plan. Parmi elles figurent Jean-Pierre Bemba, actuel vice-Premier ministre chargé des Transports, et Constant Ndima, ancien gouverneur militaire du Nord-Kivu. L’accusé souhaite également que d’anciens membres du Rassemblement congolais pour la démocratie-National (RCD-N), mouvement rebelle auquel il appartenait, soient entendus par la Cour.
Selon des sources concordantes, dans le cadre de l’entraide judiciaire internationale, les citations à comparaître de Bemba et Ndima ont été transmises par l’ambassadeur de France à Kinshasa aux autorités congolaises, qui demeurent libres d’y donner suite ou non. À ce jour, aucune réponse officielle n’a encore été communiquée.
Afin d’éviter tout incident diplomatique, l’ambassadeur français aurait mené plusieurs entretiens avec des responsables congolais de la Justice. Il aurait rencontré Constant Mutamba en avril 2025, puis Jean-Pierre Bemba en juillet, avant un nouvel échange en septembre avec Guillaume Ngefa, l’actuel ministre de la Justice. Ces discussions visent à maintenir une coopération judiciaire équilibrée et respectueuse entre Paris et Kinshasa.
L’affaire trouve son origine en décembre 2016, date de l’ouverture d’une enquête préliminaire en France. Une information judiciaire avait ensuite été ouverte en janvier 2021, sur la base de plusieurs témoignages et rapports faisant état d’exactions commises dans les provinces orientales de la RDC durant la guerre.
Jonas TSHIPADI
