La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) a enfin brisé le silence entourant l’affaire Kabila. Dans un communiqué au ton grave, les évêques catholiques du pays expriment leur profonde indignation face à la condamnation à mort de l’ancien président Joseph Kabila, récemment prononcée par la Haute Cour militaire de Kinshasa.
Une réaction marquée par la gravité et la foi
Pour la CENCO, cette décision judiciaire heurte non seulement la conscience morale, mais aussi les valeurs humaines et spirituelles sur lesquelles repose la société congolaise. Les prélats affirment que la peine de mort ne saurait représenter une solution aux crises politiques et sociales que traverse la République démocratique du Congo. Ils appellent plutôt à une justice fondée sur la dignité humaine, la cohésion nationale et la réconciliation.
« Nous sommes profondément bouleversés par ce verdict rendu à l’issue d’un procès expéditif », déclare la CENCO, réitérant son attachement indéfectible à la sacralité de la vie.
Un rappel du moratoire et de la valeur sacrée de la vie
Les évêques rappellent que la RDC avait instauré depuis plusieurs années un moratoire sur la peine de mort, perçu comme une première étape vers son abolition complète. Revenir sur cet engagement serait, selon eux, une grave régression sur le plan des droits humains.
« La vie humaine est inviolable. Elle ne peut être ôtée, même au nom de la loi », insistent-ils, citant les Écritures : « Tu ne tueras point » (Exode 20, 13). Pour la CENCO, toute justice qui supprime la vie va à l’encontre du message évangélique et de la dignité de la personne.
La CENCO met en garde contre la vengeance et les divisions
Dans leur déclaration, les évêques appellent également les autorités à éviter toute dérive de vengeance politique ou de règlement de comptes. Pour eux, la véritable justice doit servir la paix et la réconciliation, non la haine.
« Fidèles à la mission de l’Église, nous rappelons que la politique doit toujours reconnaître la valeur transcendante de la personne humaine », peut-on lire dans le texte, en référence au concile Vatican II.
Les évêques reconnaissent les efforts entrepris par le gouvernement et les partenaires internationaux, mais estiment qu’aucune initiative ne portera de fruits sans un dialogue sincère et inclusif entre Congolais.
Une note d’espérance et d’unité
En conclusion, la CENCO adresse un message empreint d’espérance : « Que la Vierge Marie, Notre Dame du Congo, intercède pour notre nation afin que règnent la paix et la miséricorde divine. »
Cette prise de position, à la fois spirituelle et citoyenne, relance le débat sur la peine de mort et sur la place de la justice dans un État démocratique.
Et vous, pensez-vous que la peine de mort devrait être définitivement abolie en RDC ?
Affaire à suivre…
Henry Fiti
