Kasaï : des survivantes du conflit Kamuina Nsapu témoignent encore de leurs blessures
Lors d’une récente visite à Mulombodi, dans la région de Kananga, la diplomate belge Paula Pupe, conseillère politique à l’Ambassade de Belgique en RDC, a rencontré plusieurs femmes touchées par le conflit Kamuina Nsapu. Ces survivantes, accompagnées par le CRONGD, ont accepté de revenir sur leur expérience. Leurs récits, souvent difficiles à soutenir, rappellent l’ampleur des violences qui ont frappé la zone.
Au fil des échanges, ces femmes ont décrit, avec une grande dignité, les sévices subis au cœur des affrontements. Elles ont parlé de viols, de mutilations, de doigts sectionnés, mais aussi d’homicides visant hommes et jeunes de leurs communautés. Plusieurs d’entre elles ont présenté des preuves physiques et des objets conservés depuis les attaques. Ces témoignages illustrent l’extrême brutalité du conflit, encore présente dans leurs vies quotidiennes.
Par ailleurs, certaines survivantes doivent affronter un second drame, plus silencieux : les conséquences sociales et culturelles de ces violences. Dans la tradition kasaïenne, une femme mariée qui a été violée est souvent rejetée par son conjoint. La croyance veut qu’un mari partageant son foyer avec une épouse “touchée” par un autre homme, même sous la contrainte, risque sa propre vie. Ainsi, plusieurs victimes se retrouvent isolées, sans soutien familial, ce qui aggrave leur vulnérabilité.
En larmes, beaucoup ont lancé un appel pressant aux autorités congolaises et aux partenaires internationaux, dont la Belgique, afin d’obtenir une aide concrète. Elles demandent un accompagnement médical, psychologique, mais aussi des solutions pour reconstruire leurs moyens de subsistance et retrouver une stabilité.
Alors que la région cherche encore à se relever, ces voix rappellent que les blessures du conflit ne sont pas seulement visibles : elles marquent profondément les corps, les familles et la société.





Et vous, que pensez-vous des démarches qui devraient être prises pour soutenir ces survivantes et favoriser une véritable reconstruction communautaire ?
À suivre…
— Henry Fiti, La rédaction de Congonet 24
