
Une inquiétante résurgence du choléra frappe actuellement la capitale congolaise, mettant à rude épreuve les capacités sanitaires de la ville. Face à cette crise qui prend de l’ampleur, le président Félix Tshisekedi a tiré la sonnette d’alarme lors du conseil des ministres tenu vendredi dernier, dont les conclusions ont été rendues publiques ce dimanche 6 juillet.
Depuis le début de l’année, plus de 700 personnes ont perdu la vie à travers le pays, dont une trentaine à Kinshasa. La situation est particulièrement préoccupante dans la capitale, où environ 75 % des zones de santé sont désormais affectées, selon les données officielles. Ce sont surtout les quartiers défavorisés qui paient le plus lourd tribut à cette flambée épidémique.
Pour le chef de l’État, cette propagation rapide du choléra s’explique en grande partie par les récentes inondations qui ont durement endommagé les infrastructures d’assainissement, provoqué la contamination de nombreuses sources d’eau potable et contraint des milliers de familles au déplacement. Ces conditions ont favorisé une promiscuité accentuée, aggravant les risques de transmission.
Au cours de son intervention, le président Tshisekedi a exprimé une vive inquiétude quant à la saturation des structures de santé et des services funéraires. Il a évoqué la possibilité d’une épidémie généralisée si des mesures urgentes ne sont pas prises. Appelant à une mobilisation « nationale, lucide et résolue », il a insisté sur la nécessité d’une réponse coordonnée à tous les niveaux de l’administration.
Dans ce contexte, le gouvernement est appelé à activer sans délai un plan de contingence sanitaire. Parmi les actions envisagées figurent le déploiement rapide d’équipes médicales spécialisées, l’acheminement de stocks d’intrants médicaux essentiels, ainsi que l’installation de centres de traitement mobiles dans les zones les plus touchées.
Le président a également ordonné la désinfection systématique des points d’eau, des marchés, des établissements scolaires et autres lieux publics fortement fréquentés. En parallèle, les autorités prévoient la distribution à grande échelle d’eau potable, de kits d’hygiène et de produits de traitement de l’eau, en priorité dans les quartiers les plus vulnérables.
Dans une ville où le choléra revient de manière cyclique, les autorités veulent renforcer les mécanismes de prévention. Une surveillance épidémiologique accrue, un dépistage communautaire renforcé et une stratégie de communication de proximité sont désormais au cœur de la riposte envisagée.