Est de la RDC : hausse des incidents contre les humanitaires en octobre, OCHA tire la sonnette d’alarme

0
IMG-20251122-WA0039

Les travailleurs humanitaires opérant dans l’Est de la République démocratique du Congo ont été davantage ciblés en octobre 2025, selon un rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) consulté samedi 22 novembre par CONGONET24.COM. Dans un contexte marqué par les conflits armés, les violences récurrentes et l’agression rwandaise menée via la rébellion AFC/M23, les pressions sur les acteurs humanitaires ne cessent de s’intensifier.

D’après le document, 55 incidents visant le personnel humanitaire ont été enregistrés en octobre, contre 46 le mois précédent, soit une hausse notable des risques auxquels sont confrontées les organisations présentes dans les zones de crise, particulièrement au Nord-Kivu et en Ituri.

OCHA souligne que « 55 incidents affectant les acteurs humanitaires ont été signalés dans l’Est de la République démocratique du Congo, contre 46 en septembre. Cette augmentation a été particulièrement marquée au Nord-Kivu et en Ituri. Cependant, la gravité des incidents a diminué, avec un seul enlèvement et deux blessés recensés au cours du mois ».

Le rapport détaille une typologie des incidents demeurée stable : cambriolages, vols et intrusions (35 %), entraves à la circulation (35 %), intimidations ou agressions (26 %). Autant de menaces qui compliquent au quotidien les opérations vitales menées par les ONG et agences humanitaires.

La localisation des incidents confirme également la persistance d’un climat d’insécurité dans les provinces les plus touchées. « 49 % des incidents ont eu lieu au Nord-Kivu, suivis du Sud-Kivu (29 %), de l’Ituri (18 %) et du Tanganyika (4 %). La concentration des incidents au Nord et au Sud-Kivu reflète une situation sécuritaire instable et des entraves persistantes qui continuent de compliquer l’accès humanitaire dans les zones d’intervention clés », note OCHA.

Une crise humanitaire aggravée par l’intensification du conflit

Depuis le début de l’année, la recrudescence des attaques de la rébellion AFC/M23, soutenue par le Rwanda selon Kinshasa et plusieurs organisations, a provoqué le déplacement de centaines de milliers de personnes supplémentaires. Les violences ont fait des centaines de morts, tandis que les routes coupées, les affrontements répétés et l’insécurité généralisée empêchent une aide humanitaire fluide vers les communautés les plus vulnérables.

Malgré ces conditions extrêmes, les humanitaires poursuivent leurs missions : soins médicaux d’urgence, assistance alimentaire, prise en charge psychosociale et soutien logistique dans les camps de déplacés. L’ONU rappelle l’urgence de garantir un accès humanitaire rapide, sécurisé et sans entrave, en appelant les autorités et les groupes armés à lever tous les obstacles persistants.

Les efforts diplomatiques peinent à produire des résultats concrets

Alors que plusieurs initiatives de médiation sont actuellement en cours dont le processus de Washington piloté par les États-Unis sur le dossier RDC–Rwanda, et l’implication du Qatar dans les discussions autour de la crise AFC/M23 le terrain reste marqué par une dégradation continue de la situation sécuritaire.

Jonas TSHIPADI

Laisser un commentaire