
Komanda, RDC – 30 juillet 2025 — La cité de Komanda, située à environ 75 kilomètres au sud-ouest de Bunia, demeure placée sous une surveillance militaire renforcée à la suite d’une attaque sanglante perpétrée dans la nuit du 27 juillet dans le quartier Zunguluka, ayant causé la mort d’une quarantaine de civils.
En réaction à cette tragédie, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), en coordination étroite avec les troupes ougandaises engagées dans les opérations conjointes, ont immédiatement intensifié leur présence dans la zone. Des patrouilles régulières ont été déployées à travers Komanda-centre et ses quartiers périphériques. La Police nationale congolaise (PNC) et les casques bleus de la MONUSCO participent également à ces missions de sécurisation menées de jour comme de nuit, avec pour objectif de rétablir la confiance au sein de la population et de dissuader toute nouvelle incursion.
Ces opérations, bien qu’accueillies favorablement par de nombreux habitants, s’accompagnent d’un climat de tensions politiques. Jacques Anayeyi, président du conseil territorial de la jeunesse d’Irumu, a mis en garde contre certaines manœuvres politiciennes qu’il estime nuisibles à l’effort collectif. Il accuse notamment des leaders politiques locaux d’instrumentaliser la situation sécuritaire pour propager un discours hostile à l’égard de la MONUSCO, risquant ainsi d’affaiblir la coopération entre les différentes forces présentes sur le terrain.
Le climat reste volatile, comme en témoigne l’incident survenu mardi dans le quartier Baiti, où une équipe conjointe de patrouille a été prise pour cible par des hommes armés soupçonnés d’appartenir à la milice FPIC. Cette agression, immédiatement condamnée par les autorités locales et les représentants de la jeunesse, est perçue comme une tentative de déstabilisation visant à entraver les efforts de pacification dans la région.
Face à cette montée des tensions, l’administrateur du territoire d’Irumu a convoqué d’urgence, ce mercredi, des responsables identifiés comme affiliés à la milice FPIC. Il leur a rappelé leurs engagements pris dans le cadre de l’accord de paix d’Aru II, signé le 28 juin dernier. Cet accord stipule entre autres l’arrêt des violences envers les civils et les forces de sécurité, l’interdiction de porter des armes en public, la garantie de sécurité pour les personnes déplacées et le respect de la libre circulation dans toute la province.
Alors que la menace des ADF continue de planer sur cette partie de l’Ituri, les autorités insistent sur la nécessité d’unir toutes les forces disponibles — militaires, civiles et politiques — pour faire face à un ennemi commun. Le retour à la stabilité dans la région dépendra en grande partie de la capacité des acteurs locaux à dépasser leurs différends et à s’engager résolument dans une dynamique de paix durable.