
À Lukayayo, dans le territoire de Lubero (Nord-Kivu), la guerre pour le contrôle de l’or se poursuit au mépris de toute présence étatique. Le 6 septembre 2025, une offensive sanglante a opposé les miliciens du groupe NDC-Rénové aux combattants ADF sur ce site aurifère stratégique. Selon des sources locales, les affrontements ont duré plusieurs heures, causant plusieurs pertes du côté des ADF et un blessé parmi les miliciens.
Derrière ces violences se cache un enjeu majeur : l’exploitation minière clandestine. À Lukayayo comme à Botambisi, l’administration congolaise est totalement absente. Les services officiels comme le SAEMAPE ou le ministère des Mines y sont persona non grata. Résultat : les groupes armés, en particulier le NDC-Rénové, organisent et profitent directement de l’activité minière artisanale.
Cette économie parallèle prive le Trésor public de ressources importantes. « Chaque gramme d’or soustrait au contrôle de l’État alimente la guerre et affaiblit nos institutions », dénoncent des acteurs de la société civile, qui réclament un sursaut politique.
Au-delà du drame sécuritaire, c’est toute la gouvernance minière qui est en cause. Tant que ces zones riches en ressources resteront en dehors des circuits formels, les groupes armés continueront à se financer impunément, rendant la paix durable encore plus illusoire dans l’est de la RDC.
Jonas TSHIPADI
 
				



