
La crise sécuritaire qui secoue les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu continue de plonger le secteur éducatif dans une situation alarmante. Selon un communiqué officiel du ministère de l’Éducation nationale et Nouvelle citoyenneté, publié le mercredi 26 février, au moins 2 594 établissements scolaires ont été contraints de fermer leurs portes, privant 1 108 962 enfants de leur droit à l’éducation.
Des écoles détruites, réquisitionnées ou dangereuses
Les violences qui ravagent l’est de la République démocratique du Congo (RDC) n’épargnent pas les écoles, devenues des cibles directes ou indirectes des affrontements entre groupes armés. Certaines ont été détruites par des bombardements, d’autres ont été transformées en bases militaires, tandis que plusieurs établissements sont désormais inutilisables en raison de la présence d’engins explosifs non détonés.
Dans une situation particulièrement dramatique, une école a même été convertie en cimetière, illustrant l’ampleur du chaos et du désespoir qui frappe les populations locales.
Un climat de peur paralysant
À Goma, l’un des épicentres de cette crise, la psychose collective entrave lourdement la scolarisation. La peur permanente des attaques, des recrutements forcés et des représailles empêche de nombreux enfants de reprendre le chemin de l’école.
« Nous faisons face à une situation où des élèves sont enrôlés de force par le groupe rebelle M23 et par l’armée rwandaise », alerte le ministère.
Ce phénomène, qui expose les jeunes à la violence et aux traumatismes, compromet gravement leur avenir.
Des mesures d’urgence pour sauver l’éducation
Face à cette catastrophe éducative, le ministère a annoncé la mise en place d’un programme d’éducation d’urgence, dont l’objectif est de maintenir un accès à l’apprentissage malgré l’instabilité.
Ce plan prévoit notamment :
- Le déploiement de solutions d’enseignement à distance, permettant aux élèves de continuer à apprendre malgré les perturbations.
- Des dispositions spéciales pour les examens certificatifs, afin d’éviter que les enfants ne perdent une année scolaire entière.
- Des efforts pour sécuriser certains établissements, bien que la tâche reste ardue dans un contexte où les violences persistent.
Un appel à la protection de l’éducation
Le ministère de l’Éducation rappelle que l’accès à l’instruction est un droit fondamental et que sa destruction systématique constitue un crime contre l’avenir des générations congolaises. Il exhorte les autorités, la communauté internationale et les organisations humanitaires à renforcer la protection des écoles et des enfants face aux atrocités de la guerre.
La détérioration du climat sécuritaire dans l’est du pays menace de créer une génération sacrifiée, privée d’éducation et livrée à un futur incertain. Alors que les combats se poursuivent, l’urgence est plus que jamais à l’action pour éviter que cette crise ne devienne irréversible.
source : acp , radio okapi