Nasir, Soudan du Sud – Une mission de l’ONU a viré au drame vendredi 7 mars 2025, lorsqu’un hélicoptère a été pris pour cible dans l’État du Haut-Nil. L’attaque a coûté la vie à un membre de l’équipage et blessé deux autres. La Mission des Nations unies au Soudan du Sud (Unmiss) condamne fermement cet acte, qu’elle considère comme une potentielle violation du droit international.
Une mission humanitaire ciblée en plein vol
L’appareil effectuait une évacuation médicale de soldats sud-soudanais dans la ville de Nasir, une opération menée à la demande de toutes les parties en conflit. Selon l’Unmiss, l’attaque s’est déroulée dans un climat de tension extrême, alors que plusieurs militaires, dont un général blessé, venaient d’être évacués. Certains d’entre eux n’ont pas survécu.
Le chef de la mission onusienne, Nicholas Haysom, a dénoncé une attaque « barbare et inacceptable », réclamant l’ouverture immédiate d’une enquête. Il a appelé les autorités sud-soudanaises à intensifier leurs efforts pour restaurer la paix et empêcher toute nouvelle escalade de la violence.
Un climat de tensions grandissantes
L’État du Haut-Nil est le théâtre d’affrontements de plus en plus fréquents entre l’armée et une milice soupçonnée d’être affiliée au vice-président Riek Machar. Ces dernières semaines, plusieurs proches de ce dernier ont été arrêtés, alimentant les craintes d’une reprise des hostilités.
Ces violences menacent l’accord de paix signé en 2018 entre le président Salva Kiir et son rival Riek Machar. Si cet accord avait mis fin à cinq années d’une guerre civile dévastatrice ayant causé 400 000 morts et déplacé quatre millions de personnes, de nombreux engagements restent lettre morte. Aujourd’hui, le risque d’un retour à une instabilité généralisée inquiète la communauté internationale, qui redoute un nouvel embrasement dans cette jeune nation en crise permanente.
Alors que l’ONU réclame des réponses, cette attaque illustre une fois de plus la fragilité du processus de paix et l’urgence d’une action concertée pour éviter que le pays ne bascule à nouveau dans la guerre.
