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Nord-Kivu : Une mesure administrative qui divise entre nécessité budgétaire et inquiétudes sociales

Une décision du gouverneur militaire du Nord-Kivu place en congé technique les agents publics absents à Beni, suscitant des réactions mitigées au sein de la population et soulevant des préoccupations sur la gestion de la crise dans la province.

Les agents et cadres des services publics de la province du Nord-Kivu qui ne se sont pas encore installés à Beni, actuel chef-lieu provisoire de la province, ont été placés en congé technique d’office en raison d’une situation de force majeure. Cette disposition est précisée dans une note circulaire signée le lundi 31 mars par le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général-major Evariste Somo Kakule.

Dans ce document adressé aux responsables des services publics et aux agents de l’administration provinciale, le gouverneur explique que cette mesure vise à optimiser la gestion du personnel en tenant compte des réalités budgétaires imposées par la situation actuelle de la province, marquée par l’occupation d’une large partie du territoire par les forces RDF/AFC-M23.

Durant cette période de congé technique, les obligations entre employeurs et employés sont temporairement suspendues. Toutefois, il est précisé que les agents n’ayant pas apporté leur soutien aux RDF/M23 continueront de bénéficier d’une assistance médicale.

Des réactions partagées au sein de la population

L’annonce de cette décision a suscité de vives réactions au sein de la population. Plusieurs acteurs locaux considèrent cette mesure comme une sanction injuste envers les agents restés à Goma, qui se retrouvent mis à l’écart pour des raisons qui dépassent leur propre volonté.

Certains observateurs estiment que cette mesure envoie un signal pessimiste quant à la volonté des autorités de récupérer les zones sous occupation. D’autres soulignent que la décision ne tient pas compte des difficultés concrètes des fonctionnaires qui ne peuvent pas déménager à Beni sans garanties en matière de logement, de soutien financier, d’éducation pour leurs enfants, et d’autres aspects fondamentaux de leur vie quotidienne.

Cette mesure continue donc de diviser l’opinion, entre nécessité administrative et contestation sociale.

Henry Fiti

Journaliste et développeur congolais, fondateur de Congonet 24. Passionné par l’information et la technologie, je m’engage à offrir une actualité fiable et accessible.

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