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RDC : Un Nouveau Mouvement Politico-Militaire Sous la Houlette de Thomas Lubanga

L’ancien chef de guerre congolais, Thomas Lubanga, refait surface sur la scène politique et militaire. Après plusieurs mois d’exil en Ouganda, il serait à l’origine d’un nouveau mouvement politico-militaire visant à peser dans la crise sécuritaire qui secoue l’Ituri. Son initiative, selon ses proches, découle d’un sentiment d’abandon de cette province par le gouvernement de Kinshasa, qui concentre ses efforts sur le Nord et le Sud-Kivu.

Un Mouvement Structuré et des Alliances Locales

Baptisé Convention pour la Révolution Populaire (CRP), ce nouveau mouvement s’accompagne d’une branche armée dénommée Forces pour la Révolution Populaire (FRP). Depuis janvier et février, des réunions ont eu lieu à Kampala, en présence de représentants de plusieurs groupes armés actifs en Ituri, notamment la FRPI (Front de Résistance Patriotique de l’Ituri) et le groupe Zaïre. Un protocole d’accord aurait été signé, définissant les grandes lignes de cette nouvelle coalition politico-militaire.

D’après plusieurs sources, le colonel Justin Lobho Zissy, un officier de l’armée congolaise (FARDC), jouerait un rôle clé dans cette organisation. Cependant, le mouvement réfute toute connexion avec l’AFC/M23, contrairement aux soupçons émis par des experts de l’ONU, qui évoquent des liens indirects. Pour les membres de la CRP, ces accusations viseraient à discréditer leur cause aux yeux de l’opinion publique congolaise.

Une Implication Déjà Visible sur le Terrain ?

Si les responsables du mouvement restent silencieux sur d’éventuelles actions militaires, l’armée congolaise les accuse d’être à l’origine de récentes attaques dans le territoire de Djugu. Selon Kinshasa, les localités de Nyamamba et Datulé, situées dans la chefferie de Bahema Banywagi, auraient été ciblées par des combattants affiliés à cette nouvelle rébellion. L’objectif présumé serait d’avancer vers Tshomia, une localité stratégique à 90 km de Bunia, sur les rives du lac Albert, à la frontière avec l’Ouganda.

Face à cette montée des tensions, l’armée congolaise minimise l’ampleur du mouvement, affirmant que plusieurs communautés locales se sont déjà opposées à cette initiative. Kinshasa estime que cette tentative de rébellion est vouée à l’échec et qu’elle ne bénéficiera d’aucun soutien durable sur le terrain.

Thomas Lubanga, Un Retour Controversé

Ancien chef de l’Union des Patriotes Congolais (UPC), Thomas Lubanga est une figure marquante des conflits en Ituri. Condamné en 2012 à 14 ans de prison par la Cour pénale internationale (CPI) pour l’enrôlement d’enfants soldats, il avait été libéré en 2020 après avoir purgé sa peine. Aujourd’hui, son retour dans l’arène politico-militaire suscite de vives inquiétudes, alors que l’Est de la RDC est déjà en proie à de multiples crises sécuritaires.

Le gouvernement congolais parviendra-t-il à contenir cette nouvelle menace ? affaire à suivre …

Henry Fiti

Journaliste et développeur congolais, fondateur de Congonet 24. Passionné par l’information et la technologie, je m’engage à offrir une actualité fiable et accessible.

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